Du chocolat aux chocolats

 

 

 

 

 

 

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             D/ Chocolat ou chocolat ?

Depuis le vote de la loi 2000/36/CE adopté le 23 juin 2000 par le Conseil et le Parlement Européen, la vie de tous les intervenants du chocolat (du producteur aux consommateurs) a été bouleversée par la mise sur le marché de chocolats que l’on pourrait qualifier de ‘’faux’’.

En effet cette directive transposée dans le droit français par un décret daté du 31 juillet 2003 (J.O. du 1er août) autorise dès lors l’incorporation de matière grasse végétale ( MGV) autre que le beurre de cacao dans le chocolat.

Cette loi résulte d’un long conflit mondial dont il est essentiel de rappeler le déroulement.

1.     historique

  • 24 juillet 1973 :

            La C.E.E. se dote de la directive 73/241/CEE sur la fabrication et la commercialisation de produits de cacao et de chocolat visant à remplacer les législations des neuf pays la composant alors. Cette directive répond aux besoins de tous, en réglementant les dénominations, la composition des différents types de chocolats, l’addition de matières comestibles etc. Cependant une lacune subsiste : la composition du chocolat (cf. annexe  XI).

            Les neuf pays membres se divisent alors ; d’un coté les six pays fondateurs (Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg et Pays-bas) et de l’autre les trois nouveaux arrivants (Danemark, Irlande et Royaume-Uni) qui souhaitent pouvoir ajouter des matières grasses végétales autres que le beurre de cacao dans la fabrication du chocolat.

            Puisqu’un accord s’avère impossible le conseil de la C.E.E. se donne trois ans pour résoudre le problème et confit ce dossier épineux à la commission européenne qui a pour tache de compléter la directive de 1973.

  • Fin des années 1970 :

            La commission propose une solution simple :

                        Autoriser l’emploi des MGV en adjonction au beurre de cacao.

                        Fixer les conditions de leurs usages.

Mais les six opposants protestent et en 1984 le Parlement Européen refuse la proposition.

La C.E.E. ira alors de propositions en propositions jusqu’en 1997.

Entre temps les données ont changés :

Ø         Les neuf sont devenus quinze

Ø         La C.E.E. est devenue l’Union Européenne

Ø         Les pays opposants aux MGV sont devenus minoritaires.

  • Octobre 1997 :

            Une énième proposition de la commission est examinée. La proposition semble donner satisfaction  au parlement européen, à la seule condition de poser des règles strictes à l’emploi des MGV.

  • 28 octobre 1999 :

            Le Conseil de l’Union Européenne parvient à trouver un texte autorisant l’incorporation de MGV dans le chocolat. 

  • 15 mars 2000 :

            Le Parlement examine le texte du conseil et l’approuve malgré que les règles sur l’utilisation des MGV soient moins drastiques que ce que le conseil avait réclamé en octobre 1997. 

  • 23 juin 2000 :

            Le texte est voté et adopté sous la forme de « directive 2000/36/CE relative aux produits de cacao et de chocolats destinés à l’alimentation humaine ». 

  • 31 juillet 2003 :

            La directive est transposée dans le droit français.

            La ‘’guerre du chocolat’’ prend alors fin 27 ans après ses débuts (au lieu des trois ans prévus initialement) en autorisant l’ajout de MGV (cf. annexe XII)

2.     Pourquoi remplacer ?

    Les effets du remplacement d’une partie du beurre de cacao par des MGV sont multiples :

Ø         Elles rendent le chocolat plus résistant à la chaleur.

Ø         Elles permettent le mariage des saveurs (chocolat et menthe par exemple)

Ø         Elles permettent une meilleure conservation du chocolat et empêchent son blanchiment.

Ø         Elles permettent une meilleure rentabilité car moins chères d’environ trois fois par rapport au beurre de cacao.

3.     Pourquoi s’opposer ?

            Pour certains, l’opposition à l’incorporation de MGV dans le chocolat semble stupide. Il est vrai que le fait de n’incorporer que 5% de MGV dans le chocolat peut paraître minime mais pour tous les professionnels et amateurs de chocolat il est parfaitement incongru d’ajouter autre chose que du cacao dans du chocolat.

Il est inutile de chercher à dénaturer cette matière noble, qui se suffit à elle-même, par l’ajout d’un produit de substitution. Le chocolat à sa matière grasse et elle s’appelle le beurre de cacao.

            De plus pourquoi autoriser l’appellation chocolat à un produits composé d’autre chose que de cacao, c’est comme ci on remplaçait une partie de la matière grasse d’un steak de bœuf par de la graisse de volaille. Serait-il censé d’appeler encore ce steak un steak de bœuf…

            Le fait de remplacer une partie du beurre de cacao est essentiellement économique quoi qu’en disent les industriels mais ce qui est profitable aux uns est néfaste aux autres et de ce fait les pays riches producteurs de chocolats vont faire des économies sur l’achat de fèves de cacao au détriment des pays pauvres dont l’économie résidait bien souvent sur le marché des dites fèves de cacao.

            Mais la loi étant la loi il y a désormais deux chocolats sur le marché : le vrai et le ‘’faux’’…

4.     Comment reconnaître le vrai chocolat ?

            Bien qu’autorisant les MGV dans le beurre de cacao l’union européenne a souhaité laisser le choix de la qualité aux consommateurs (cf. annexe X).

            Tout d’abord le décret du 31 juillet 2003 stipule que les dénominations ‘’chocolats pur beurre de cacao’’ et ‘’chocolat traditionnel’’ et toutes autres dénominations équivalentes soit réservées aux chocolats obtenus à partir des seules matières grasses des fèves de cacao (cf. annexe XII).

            De plus il est stipulé que l’inscription ‘’contient des matières grasses végétales en plus du beurre de cacao’’ soit inscrit dans la liste des ingrédients de manière bien distincte par rapport à cette liste et doit figurer en caractère gras, au moins aussi grand, à proximité de la dénomination de vente.

Mais pour assurer une meilleure assurance au consommateur les professionnels ont décidé de créer différents labels et logos signifiants la qualité ‘’vrai’’ du chocolat.

Le plus répandu de ces logos est celui édité par l’union interprofessionnelle de la pâtisserie et de la chocolaterie confiserie complétée par un serment de fidélité (voir annexe).

Ce signe a été déposé, il est officiellement reconnu par les pouvoirs publics.

Grâce à ces mesures les consommateurs peuvent choisir leurs chocolats en pleine connaissance de cause, libre à eux de faire le bon choix